LA VERDA STELO - ESPERANTO 94

L'espéranto dans le Val-de-Marne

Pourquoi dit-on que l’espéranto est international ?

L’espéranto est international dans son essence même, car il est neutre. Il n’appartient pas à une nation particulière ; Il appartient à toutes. Comme l’aurait dit Monsieur de La Palisse, une langue INTERnationale ne peut pas être une langue NATIONALE.

Une langue de communication internationale doit être facile à apprendre, facile pour le maximum d’êtres humains. Dans le cas contraire, si elle n’est facile que pour les locuteurs de telle ou telle langue nationale, elle ne peut prétendre au statut de langue internationale.

Dans les langues nationales, de nombreuses exceptions et irrégularités rendent difficile leur apprentissage. Prenons le cas du Français :

Les substantifs représentant des noms de qualité ont des suffixes très variés : Allégresse, avarice, aptitude, modestie, liberté... pour un chinois par exemple, il n’est pas du tout évident de comprendre l’utilité de tous ces suffixes. Pourquoi ne peut-on pas dire : Allégritude ou modestitude ?

En revanche, en espéranto, un nom de qualité est toujours, sans exception, formé par le suffixe -eco (prononcé -etso) adjoint à la racine de l’adjectif :

gaja (gaya) « Gai » → gajeco « gaieté » Modesta « modeste » → modesteco « modestie » Avara « avare » → avareco « avarice » Libera « libre » → libereco « liberté »

Autre exemple : Le français forme le féminin de Claude, Joseph, Paul, Philippe, à l’aide du suffixe -ine : Claudine, Joséphine, Pauline, Philippine. De même un héros / une héroïne, un tsar / une tsarine.

Les même suffixes se retrouvent
- en Italien (Rè / Regina : Roi / reine)
- en espagnol ( Gallo / Gallina : Coq / poule)
- en anglais (Hero / Heroine : Héros / Héroïne)
- en allemand (Schüler / Schülerin : Un élève / Une élève)
- en néerlandais (Leeuw / Leeuwin : lion / lionne)

Mais l’irrégularité inhérente à nos langues européennes fait que de nombreux autres suffixes indiquent le féminin : Comte / Comtesse, chanteur / Chanteuse, Facteur / Factrice, Berger / Bergère, Pierre / Pierrette, Jules / Julie...

Pire de nombreux couples masculin/féminin nécessitent l’emploi de deux mots dépourvus de tout rapport morphologique : père / mère, frère / soeur, oncle / tante, cheval / jument, lièvre / hase...

En revanche, l’espéranto fonctionne selon le principe de l’assimilation généralisatrice : on nomme ainsi la tendance que possède l’esprit humain à assimiler un élément fréquemment employé, puis à le généraliser. Ce principe de base étend la facilité de l’espéranto aux locuteurs de quelque langue que ce soit.

Un exemple : puisqu’un grand nombre de langues européennes expriment le féminin par le suffixe -in, il n’y a aucune raison pour ne pas généraliser ce suffixe et poser : Reĝo / reĝino (Roi / reine), heroo / heroino (Héro, Héroïne), porko / porkino (Porc / truie), onklo / onklino (Oncle / tante), frato / fratino (frère / soeur)...

De même, celui qui a entendu « okulisto » (oculiste), n’a plus qu’à généraliser le suffixe -isto à tous les noms de profession et passer à historiisto (historien), floristo (fleuriste), libristo (libraire), ŝafisto (berger) construits sur Historio (histoire), floro (fleur), libro (livre) et ŝafo (mouton).

Voilà qui est fondamental : en espéranto, toute structure est généralisable à l’infini et ne souffre pas d’exception. Cela n’a rien d’artificiel : le turc, le hongrois, le basque, le chinois et le japonais fonctionnent de la même façon.

Les grammaires de la plupart des langues européennes sont encombrées d’une quantité de difficultés qui n’apportent rien à la communication, et dont la plupart ne se retrouvent pas dans les langues non-européennes.

* Comme le chinois, l’espéranto ignore tout des irrégularités et exceptions qui rendent nos langues européennes si difficiles, même pour les natifs.

* Comme l’arménien, le finnois, le turc, le chinois ou le japonais, l’espéranto ignore le genre grammatical, inutile, (Pourquoi dire UN soleil quand les allemands disent UNE soleil ?) et ne connaît que le sexe, indispensable.

* L’espéranto a une conjugaison très simple : 6 terminaisons verbales suffisent pour rendre les nuances de la pensée, ce qui le place plus près du chinois ou du vietnamien que des langages européens.

* Comme le croate, le finnois, le roumain ou le turc, l’espéranto s’écrit comme il se prononce, il n’y a pas de lettre muette, ni de diagramme (au, ou, ch, ph).

* On comprend donc facilement que l’espéranto soit la plus facile de toutes les langues sans être pour autant plus pauvre.